Du nouveau du côté des transports sans pétrole

Alors que les véhicules électriques et hybrides connaissent un développement accéléré depuis ce début d’année, avec la « démocratisation » de marques comme Tesla qui commercialise son premier modèle « de masse », mais aussi le virage opéré par certains constructeurs (VW, Audi) ou le renforcement des ventes de modèles déjà installés (Renault, Nissan notamment), mais la transition dans le domaine des transports ne peut se limiter à l’électrique.

Des bus à hydrogène à Pau

Tout d’abord, des véhicules à hydrogène, on relèvera quelques avancées. Si l’hydrogène est une substance très répandue dans l’univers, sa présence sur terre est un peu plus limitée à l’état naturel. Pour obtenir de l’hydrogène il convient donc de décomposer l’eau (molécules d’oxygène, molécules d’eau). Pour l’instant les procédés ne sont souvent pas neutres car il faut consommer de l’énergie pour obtenir l’hydrogène et donc cela a un coût et selon l’énergie peut même déporter comme pour l’électrique la pollution. Mais de sérieux progrès sont opérés de ce côté comme le rapporte Futura, notamment en permettant de produire de manière plus rentable l’hydrogène. Signalons aussi le début du déploiement de flottes de véhicules de transports collectifs à hydrogène comme à Pau avec le programme Fébus.

Des avions commerciaux électriques

Prenons de la hauteur maintenant. On avait tous été admiratifs devant la prouesse SolarImpulse (un tour du monde sans carburant tout de même, Phileas fogg a certes été plus rapide … mais son empreinte carbone aurait été certainement plus importante). Sans doutes cette prouesse a-t-elle inspiré la compagnie harbour Air. Cette société canadienne en effet a décidé convertir un de ses hydravions à l’électrique. Elle et va convertir l’ensemble de sa flotte commerciale.

Cet hydravion peut transporter 6 passagers grâce a un moteur électrique conçu spécialement pour l’aviation.

Du transport maritime doux à partir de la Bretagne

Enfin, revenons sur notre continent, en Bretagne et plus précisément à Morlaix. Le torréfacteur « Grain de Sail« , avant même l’exemple de Greta Thunberg de voyager en voilier, avait décidé de mettre en place un projet de mise en place de voiliers spécifiques pour le transport de marchandises.

En 2011 ils avaient déjà fait un transport de cafés par voilier. En 2016, il l’ont opéré via le « Très Hombres » de la société fairtransport qui se spécialise dans le transport par voiliers (le style en plus puisque le Très Hombres est un navire magnifique dans la lignée des vieux gréements).

Grain de Sail entend développer ce transport en organisant des transports réguliers de produits Français et Bretons (oui bon … la Bretagne est en France, mais c’est important quand on a grandit en Bretagne on fait la distinction !) vers New York, puis de descendre dans les caraïbes et l’Amérique centrale pour rapporter des fèves de café et cacao.

Et pour ceux qui ont raté le billet, rappelons le projet Manta

C’est par une vidéo de Seacleaners que nous avons entendu parler du projet de Grain de Sail. Il est donc normal qu’on reparle de ce superbe projet. Pour ceux qui n’ont pas lu le billet a propos du projet de Seacleaners, rappelons aussi ce projet de navire qui sera non seulement à énergie renouvelable mais qui en plus aura pour mission de nettoyer nos océans.

Réflexion finale sur les voitures électriques : l’introduction de cet article peut donner l’impression de faire l’apologie des véhicules électriques sans réflexion sur la problématique des batteries et l’origine de l’énergie. Il ne faut pas nier en effet les limites de l’électrique. Il importe de faire le tri entre le vrai et le faux sur ces véhicules. Les arguments contre ces véhicules sont d’expérience souvent exagérés ou émanant d’études souvent obsolètes. Néanmoins, il est vrai que toute production d’un matériel quel qu’il soit aura des conséquences environnementales et, selon l’origine de l’énergie pour produire le véhicule ou le recharger, on aura soit une pollution faible, soit une pollution élevée. Il est incohérent de rouler en électrique dans un pays qui se « charge au charbon ». En France le débat se déporte sur le « pour ou contre le nucléaire » bien souvent. Je ne rentrerai pas dans ce débat mais, a minima, on reconnaitra que cette production énergétique en France est faible en carbone quelle soit d’origine nucléaire ou renouvelable. Surtout, après avoir consulté les différentes associations, l’ADEME, etc. l’auteur de ce billet est convaincu que le véhicule électrique est un moindre maux en France face au pétrole lorsque l’on a pas d’alternative crédible à la voiture pour certains trajets. Nous produirons en 2020 un billet spécifique sur les véhicules électriques.