La lutte biologique contre notre addiction au plastique

L’humanité a découvert le plastique et a cru que cela était bel et bon. Il faut le reconnaître, le plastique nous a permis de produire plus facilement certaines choses. A l’excès sans doute puisque nous l’avons utilisé aussi pour remplacer des composants en métal, en verre, en bois, des emballages à usage unique.

Certes, certains plastiques connaissent une « seconde vie » par le recyclage — quand celui-ci est possible — ou sa transformation, mais le bilan n’est pas brillant : le plastique est partout jusque dans nos organismes et ingurgité par la faune (aquatique notamment).

La recherche avance du côté de la biodégradation des plastiques

Les chercheurs travaillent depuis plusieurs années déjà sur la lutte biologique contre les plastiques. En 2018 déjà, une équipe internationale annonçait travailler depuis 2016 sur des enzymes qui « mangent » certains plastiques (n’oublions pas la grande diversité des plastiques), le PET utilisé par exemple dans les bouteilles. La société Française CARBIOS continue depuis ses recherches et a reçu en décembre dernier des aides de l’ADEME au regard de l’avancement de ses recherches en la matière (plusieurs vidéos sur leur site expliquent la recherche et les process engagés).

Des chercheurs ont également découvert que certains organismes dévorent le plastique. Certains vers seraient en capacité de décomposer le plastique. C’est ainsi que la « fausse teigne de la cire » (Galleria mellonella, parasite qui s’attaque aux ruches lorsqu’il est à son stade larvaire) aurait la capacité de décomposer certains plastiques (L’excellent site Futura que nous citons régulièrement en avait déjà parlé en 2017 de manière assez documentée).

Les chercheurs ont découvert plus récemment que le processus serait possible grâce à des bactéries logées dans le système digestif de ce parasite qui seraient en capacité de s’attaquer au polyéthylène. Aussi les scientifiques sont-t-ils en train d’étudier les possibilités d’un usage à plus grande échelle.

La meilleure manière de lutter reste de réduire notre dépendance

Même s’il ne faut pas gâcher notre plaisir de voir la science du vivant avancer sur le terrain de la décomposition du plastique, le meilleur plastique reste celui qu’on ne produit pas.

Sans doutes ne pourrons nous pas du reste totalement nous passer du plastique dans certains applications, mais sur notre quotidien de gros efforts peuvent être faits pour déjà réduire le besoin et éviter qu’il se retrouve dans la nature. Pour lutter il existe plusieurs autres axes complémentaires :

  • Chacun peut travailler bien sur sur la réduction de sa dépendance au plastique bien entendu. Cela passera de plus en plus par nos choix de consommation (ou non-consommation) en allant vers le produit avec « moins de plastique » ou « pas de plastique » (vive la gourde contre les bouteilles des distributeurs) pour marginaliser les sociétés qui y ont trop recours ;
  • Ca passe par le refus des plastiques jetables, sans attendre que les textes les interdisant produisent tous leurs effets et ce n’est pas forcément plus contraignant (proposez une paille en bambou aux enfants, ils préfèrent car ils ont l’impression d’être des vrais aventurier …);
  • c’est redécouvrir les vertus de certains matériaux comme le bois, le métal, le verre qui ont des meilleures propriétés mais en n’omettant pas qu’ils ont néanmoins toujours des impacts (origine du bois, type de verre pour s’assurer de sa refonte, s’assurer des bonnes filières en fin de vie)
  • c’est sans doutes regarder du côté des bioplastiques (Lego est en train de s’y mettre et aura terminé sa transition en 2030)… mais outre le fait qu’en tenant un plastique on est bien incapable (pour le commun des mortels dont je suis) son origine et histoire, rappelons que quelle que soit l’origine du plastique ça reste de la chimie :
  • etc.

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