Le Covid donne un coup de projecteur sur la révolution de l’impression 3D qui changera tout (MAJ)

Il est bien entendu trop tôt pour tirer des enseignements de la crise du COVID-19 et il peut être malvenu de se réjouir de quoi que ce soit gravitant autour de cette pandémie quand des personnes en meurent, qu’une partie de la population est en première ligne en s’exposant à la maladie pour soigner les autres ou continuer à faire fonctionner des services de nécessité. D’abord merci à eux.

Nous ne voulons pas par ce billet glisser dans le « si j’avais été à la place de X ou Y j’aurait fait ça », il est tellement aisé de juger une fois la crise survenue. Il faudra en tirer les enseignements bien entendu, mais à calme reposé et de manière constructive pour s’améliorer.

Le Do-It-Yourself en réaction à la crise du COVID-19

Ceci posé (pour donner la ligne directrice de ce billet), nous voulions rebondir néanmoins sur différentes choses :

Si nous parlerons ensuite que de l’impression 3D, n’occultons pas le formidable travail fait sur la production d’autres produits comme les masques, les solutions hydroalcoolisées, la mobilisation de constructeurs automobiles aux US comme en europe pour fabriquer des respirateurs, etc. La crise met ainsi en avant la flexibilité de certains industriels ou particuliers (mais aussi, hélas, la médiocrité d’une minorité).

L’impression 3D une autre approche, bien plus réactive, pour produire des pièces au plus près du besoin

Pour ne parler que de l’impression 3D, en quelques mois, cet outil est passé de gadget pour certains, à un nouvelle approche formidable de la production de pièces.

Mais aussi la flexibilité de cet outil et de ce qu’il peut apporter. Grace à l’impression 3D c’est tout un monde qui change dans le secteur de la production : disposer sur site d’une imprimante 3D permet ainsi de stocker des références importantes de matériel (pièces détachées par exemple) mais sans devoir disposer de stock autre que le matériel brute (des bobines de plastiques, bidons de résines) et d’imprimer à la demande les pièces, au plus près de leur besoin. Le site du fabriquant Ultimaker comporte ainsi de bons exemple de changements induits au sein d’entreprises par l’arrivée de cette technologie.

Besoin d’une pièce qui n’existait pas pour créer en urgence une visière par exemple pour protéger des soignants ? un designer en suède ou ailleurs pourra développer un design, validé par des personnes et à l’autre bout de la planète en 1h la visière pourra être crée sur un site disposant des matériaux. Besoin d’optimiser le design, selon le même process la pièce peut évoluer, être adaptée.

C’est ainsi qu’en l’espace de quelques heures les Makers ou fabriquant du monde de l’impression 3D, ont commencé à produire pour les hôpitaux et services de soin. Que des designers ont conçu des nouveaux types de masques, visières, mais aussi des adaptations possibles pour du matériel type respirateurs.

Citons pour leur rendre hommage d’ailleurs (entre autres) :

  • ce modèle de masque téléchargeable proposé par le fabriquant de bobines FormFutura
  • ce modèle de visière proposé par le fabriquant Prusa
  • le formidable design de visière, rapide à produire, élaboré par Erik Cederberg
  • l’initiative du fabriquant français Dagoma que nous avions déjà cité, qui fabrique et vend au prix coutant (prix des matériaux) des visières
  • et nous l’avions déjà cité, mais l’initiative du site www.covid3D.fr qui met en relation les soignants et autres professionnels qui ont besoin de matériel et les « makers » qui peuvent se mobiliser pour eux (rappelons que la démarche est bénévole par ailleurs).
  • etc.

L’impression 3D dans cette crise montre ses atouts : moins de stock, moins de transport, plus de flexibilité. La dépendance sur le plan logistique ne se fait plus à la pièce mais sur une matière première qui peut être produite elle-même au plus près (de nombreux fabriquant de bobines d’imprimantes 3D sont européens).

Reste la question du contrôle qualité, de l’homologation … mais c’est un autre sujet qu’il faudra travailler. Mais elle esquisse aussi le monde d’après COVID à notre sens avec un rapport très différent à l’objet.

MISE A JOUR DU 6 avril 2020 : je ne peux que vous inviter, si vous êtes maker ou soignant à prendre connaissance de ce billet qui explique les limites en terme de responsabilité (site du cabinet Landot & associés). Que cela ne vous démoralise pas, au contraire. Il faut juste pour ceux qui produisent des visières bien penser à expliquer les limites : c’est un produit d’urgence, qui ne substituera pas au matériel homologué (s’il est disponible) et qui ne doit pas faire abandonner les gestes barrière.

Remarque finale : l’auteur de ce billet s’est intéressé à l’impression3D un peu par hasard (ce n’est pas son métier que d’être dans le design ou la production de produits) sans comprendre l’intérêt de produire de nombreux objets a priori peu utiles qui semblaient ajouter au surplus de plastiques, avant de réaliser que certains plastiques étaient d’origine végétale comme le PLA et surtout qu’un monde de pièce détachées. C’est ainsi que l’auteur — qui n’a rien d’un designer et loin de la technique — a commencé à se fabriquer les pièces détachées introuvables de ses machines, refusant l’approche consumériste de les jeter. Aider à produire des visières en période de COVID ( notamment via le site www.covid3D.fr) pour des soignants s’est révélé être un nouvel usage de cet investissement dans une imprimante 3D.