Agir sur le CO2 commence par comprendre les phénomènes en action.

Le gouvernement annonce un plan massif vers les nouvelles mobilités (rappelons qu’en France, la mobilité représente une grande part de nos rejets de gaz à effet de serre à la différence d’autres pays où la production énergétique représente une part conséquente en fonction de l’origine de la production énergétique). Il s’agit ici autant de s’adapter aux nouvelles mobilités, que de relancer une branche de l’économie par l’investissement, que d’accompagner cette transition énergétique nécessaire.

Comprendre les phénomènes en action et s’adapter

Mais, encore faut-il aussi comprendre les phénomènes qui sont aux commandes pour bien agir contre le CO2 et les gaz à effet de serre. La connaissance c’est le pouvoir.

Or, de l’aveu même de la communauté scientifique aujourd’hui encore on ne connaît pas parfaitement les quantités absorbées et émises. On sait que la concentration est en augmentation permanente depuis 1960 et n’ont connu que quelques baisses ponctuelles (comme par exemple lors du confinement om on a observé avec la baisse de la consommation électrique une baisse des rejets de CO2, mais avec une crainte sur un certain rattrapage lié au déconfinement).

S’adapter aux nouvelles connaissances : les dernières nouvelles du côté des puits de carbone que sont les forêts tropicales

Aujourd’hui on reste sur la base de modélisations, mais n’en déplaise aux climatosceptiques, ces modélisations ont pour l’instant été confirmées par la suite par les observations. Ces dernières modélisations demeurent préoccupantes. Ainsi on estime qu’une augmentation des températures diurnes au dessus des 32°c pourrait avoir pour effet sur les forêts tropicales de provoquer un relâchement de CO2 et non plus un rôle de « stockage » du CO2 (voir ici une étude de science et une synthèse du site Futura). Or cette nouvelle donnée n’est pas neutre : les stratégies mises en place à ce jour s’appuient pour partie sur une capacité constante d’absorption du CO2 par les forêts. Si tel n’est finalement pas le cas il faudra alors compléter l’arsenal technique par d’autres approches : est-ce les pièges à carbone comme nous en avions déjà parlé ? une accélération de notre transition énergétique ? planter encore plus d’arbres et recréer de la biodiversité au passage ? il est probable qu’il faudra être sur plusieurs fronts.

A l’évidence, connaitre, comprendre les phénomènes en œuvre n’apporte pas que des bonnes nouvelles, mais il est toujours préférable d’être informé, pour s’adapter et réagir, que d’ignorer et ne pas voir le mur (ou le fossé si on est un lemming). C’est pourquoi on ne peut que se féliciter de ces informations : c’est une étape nécessaire avant de réagir de manière adaptée.

Créer de la connaissance : le satellite MicroCarb

Dans un domaine plus réjouissant, félicitons nous justement de l’initiative MicroCarb, la France a dans le cadre de ses engagements post Cop21 décidé de créer un satellite : MicroCarb. Il devrait être lancé en 2021.

Ce satelite devrait permettre de mesure de manière très précise possible les flux de CO2 en relevant les rejets de dioxyde de carbone émises aussi bien en milieu urbain que non urbain, terrestre et maritime. Il s’agit ainsi de cartographier, à l’échelle de toute la planète, les sources et puits de CO2 et mieux comprendre le fonctionnement de ces « puits de carbone » que sont les océans et les forêts tropicales.

MicroCarb permettra aussi de faire un meilleur suivi des engagement de réduction des émissions de CO2 des États signataires du traité de Paris (COP 21), ainsi que la surveillance des émissions de sites industriels européens. Ce satellite viendra compléter l’arsenal des moyens d’observation dont le satellite OCO-2 de la NASA qui avait été lancé en 2014 par la NASA auquel MicroCarb viendra justement succéder (la page officielle du projet du CNES).