La transition énergétique dans les mobilités, des révolutions en marche ?

2020 semble être l’année de décollage du véhicule électrique, malgré la crise sanitaire et si un trublion n’y est peut-être pas pour rien en ayant secoué un peu tout cela, il faut reconnaître que les constructeurs historiques ont joué le jeu : presque tous les constructeurs ont désormais un véhicule de série ou un projet à brève échéance de véhicule électrique ou à hydrogène.

Il faut certes relativiser, en France les véhicules électriques et hybrides représentent 9% de part de marché seulement en France en septembre 2020, mais c’est en terme de croissance phénoménal, et si en 2020 la croissance des ventes a été ralentie avec la crise sanitaire, la tendance reste au passage progressif au véhicule « plus vert », avec signalons le Tesla et le constructeur national Renault avec la Zoé et Nissan qui se partagent le podium : le succès récompense donc ceux qui y ont cru plus tôt que les autres.

Mais le transport routier n’est pas l’unique — même si c’est un poste conséquent en France et dans le monde — producteur des gaz à effets de serre. En terme de transports l’AIE avait ainsi calculé que si le transport routier représente 74% des rejets de CO2 (du domaine des transports), l’avion en représente 12% et le bateau 11% (source Futura-sciences).

De ce côté là justement, comme nous l’avions déjà relevé dans de précédents articles, il semble bien que ça bouge quelque peu …

L’avion électrique, bientôt une réalité ?

Nous avions évoqué à quelques reprises des avancées sur le transport aérien. Ce domaine est probablement un des plus complexe puisque l’avion nécessite de pouvoir recourir à une énergie importante et suffisamment fiable, stable pour la sécurité des personnes. Rolls Royce, on l’oublie parfois est un fabriquant de moteurs et nous l’évoquions travaille sur un projet d’avion électrique.

Le constructeur semble avoir depuis bien avancé sur son projet puisque le projet est sortie de sa phase de tests et s’apprêterait à tester son moteur qui permettrait a son avion à hélices de franchir les 480 km/h selon le constructeur qui espérait pouvoir tester en situation fin de l’année son prototype qui pourrait conduire d’ici 2050 selon Rolls Royce a une mobilité aérienne zéro carbone. Mais le constructeur en parallèle avance aussi sur le terrain des motorisations supportant l’emploi de biocarburants, réduisant ainsi les émissions. Bien entendu, la solution du tout électrique pose aussi la question du stockage et des batteries, mais dans ce domaine justement de nombreux constructeurs comme Rolls Royce, Tesla, Panasonic font des percées aussi bien sur le terrain de l’augmenter la densité des batteries et donc de réduire leur encombrement, poids à énergie équivalente que du recyclage et réemploi ce qui est un autre aspect important pour l’avenir.

De son côté, Airbus travaille également sur les évolutions de l’aviation et a engagé une réflexion sur la propulsion par hydrogène (l’hydrogène ne produisant pas de gaz à effet de serre, l’enjeu est alors comme pour la production d’électricité de s’assurer que celle-ci soit décarbonée, Airbus a sur ce sujet développé une infographie assez intéressante). Le constructeur vise 2035 pour les premiers avions propulsés à l’hydrogène.

Non ce n’est pas l’aile volante d’Olrik dans le secret de l’espadon

Mais déjà des fabricants proposent d’adapter des avions actuels à des systèmes hybrides, c’est le cas par exemple de Voltaero qui propose sa solution d’un avion de 10 places hybride. Finalement, ça bouge peut-être plus vite qu’on ne le pensait du côté de l’aéronautique.

Et du côté des navires ?

Quittons la terre et les airs pour nous jeter à l’eau : ça bouge aussi du côté des navires. Outre les débuts dont nous avions déjà parlé avec soit la mise en place de navires plus propres ou du transport doux à la voile, des navires modernes circulent déjà sur nos océans. Ainsi par exemple le navire Energy Observer est déjà une réalité : ce navire démontre qu’un bateau fonctionnant à l’hydrogène peut prendre la mer dès maintenant. Hyundai avait annoncé en 201 préparer aussi un navire à hydrogène.

Côté plaisance, si les plus riches pourront opter pour la version « milliardaire de la Silicon-valley« , en réalité il existe déjà des petits bateaux abordables dans ce secteur comme le rapporte l’association française pour le bateau électrique. En réalité, le site recense aussi bien des petits bateaux qui raviront les particuliers que des péniches pouvant transporter 250 passagers. Et les chantiers font peu à peu leur conversion, ainsi sur la Ciotat, les chantiers étaient fiers en septembre de sortir leur premier bateau à hydrogène.

Dans ce domaine aussi, les technologies hybrides sont avancées pour assurer une transition en douceur. Ainsi par exemple la société Belge BeHydro a travaillé sur le déploiement de moteurs fonctionnant à 15% diesel et 85% à hydrogène comme le rapporte Futura-Sciences.

Du reste, signe peut-être que la technologie sur ce point est en train d’arriver à maturité, le législateur a décidé d’introduire des déductions fiscales pour les entreprises modernisant leur flotte vers des navires décarbonés.

Electrique ou hydrogène ?

On pourrait avoir après le débat Betamax ou VHS, Minidisc ou DAT, Mac ou PC, Fromage ou dessert, envie de lancer un débat hydrogène ou électrique. Mais pourquoi finalement vouloir un énième combat, du reste les solutions Fromage et Dessert, Mac et PC montrent qu’il y a de la place pour plusieurs solutions à chaque fois.

La vraie question au final est à la fois de ne pas reporter la pollution actuelle sur d’autres technologies : la solution de l’électrique (qui nécessite un stockage) ou de l’hydrogène (qui doit être produit car l’hydrogène seul, bien qu’étant l’élément le plus répandu dans l’univers est rare à l’état naturel sur notre planète) nécessitent pour être viables de se faire dans le respect des enjeux environnementaux ce qui passe par : une production électrique neutre en carbone soit pour pouvoir la stocker, soit pour pouvoir l’utiliser pour produire l’hydrogène et un emploi raisonné et le plus neutre possible des matières premières en favorisant le recyclage. Par chance il semble bien que ces domaines aussi progressent vite, aussi bien du côté des batteries que de l’hydrogène.