Boeing à son tour présente sa feuille de route pour une aviation plus propre

Comme nous l’évoquions dans un billet précédent, ça bouge du côté de l’aviation (au moins sur le papier). Boeing s’est ainsi engagée sur une flotte sans kérosène d’ici 2030 et à terme hybride oui électrique.

Vendredi 22 janvier, le constructeur Boeing a ainsi annoncé s’engager à ce que ses modèles d’avions soient capables de voler sans kérosène d’ici 2030. Le secret n’est pas de doter chaque passager d’un vélo pour alimenter l’avion (désolé, mauvaise blague du samedi matin) mais de s’appuyer sur les « SAF » (sustainable aviation fuel), en bon français les « carburants d’aviation durables ».

Il s’agit de déchets végétaux, de déchets recyclés ou encore d’huile de cuisson (et là nous avons tous l’image d’une friteuse volante … désolé c’est aussi une blague du samedi matin).

Plus sérieusement, cette solution repose donc sur des biocarburants. Il y a encore un phénomène de combustion et donc de rejets, mais cela ouvre la voie déjà à la réduction de la dépendance au pétrole et permet de s’insérer dans un cycle environnemental plus raisonnable que le recours aux énergies fossiles (sans occulter néanmoins que si la filière s’axe trop sur des végétaux, il faut poser alors la question de la pression que les biocarburants pourraient provoquer sur les terres.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’objectif de réduction de 50% des émissions carbone de l’aviation d’ici à 2050 par rapport au niveau connu en 2005. Relevons que déjà l’aviation utilise en partie des biocarburants mélangés au kérosène, il s’agirait donc d’une augmentation progressive de la part de biocarburants jusqu’à devenir l’unique composition du carburant (selon Boeing, relayé par le courrier international, à ce jour les SAF représentent moins de 0,1% du carburant consommé …).

Il semble que le calendrier de 2030 soit tenable et l’annonce des constructeurs n’est pas un hasard. Nous avions évoqué les travaux de Rolls Royce (constructeur de moteurs d’avion qui équipe les deux constructeurs d’avions, mais d’autres constructeurs comme GE et Safran sont aussi sur le marché). Hélas, depuis le groupe qui est très mis à mal par la crise sanitaire qui touche l’aviation a annoncé devoir faire des coupes importantes dans ses programmes … espérons que cela n’aura pas un impact sur cette recherche.

Néanmoins en novembre 2020 le constructeur avait annoncé l’avancée de ses travaux justement sur ces moteurs utilisant les SAF. Rolls Royce avait annoncé être en train de faire des essais au sol, avec des prototypes déjà de tels moteurs utilisant des SAF en grande quantité. Le carburant testé, non mélangé, aurait selon le constructeur « le potentiel de réduire considérablement les émissions nettes de CO2 du cycle de vie d’un moteur de plus de 75% par rapport au carburéacteur classique, avec la possibilité de nouvelles réductions dans les années à venir ». Quel que soit le constructeur qui portera cette technologie elle semble donc atteignable.

Au-delà, Boeing a annoncé travailler aussi sur l’aviation électrique ou hydrogène, comme son principal concurrent Airbus comme nous l’avons déjà évoqué. Le recours aux SAF pourrait donc être surtout une technologie de transition

Source : Flightglobal

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