Ce que signifie le retour en force des Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique

Si globalement une majorité des acteurs politiques et de la population s’accordent sur la nécessité de « verdir » l’action publique et agir face au changement climatique (bon il reste quelques irréductibles bien entendu), force est de constater que les solutions retenues elles ne font pas l’objet d’un consensus (quand il ne s’agit pas d’une seule communication). L’objectif est partagé, les actions et moyens à conduire un peu moins. Ainsi pour certains acteurs la solution sera la décroissance, pour d’autres il faut concilier économie et ambitions environnementales.

Joe Biden fait le pari de la croissance verte

Le pari de la croissance verte, c’est a priori la stratégie du nouveau président nord-américain, puisque Joe Biden a le 27 janvier adopté un ensemble de textes présidentiels en faveur d’une croissance verte et souhaite créer des millions d’emplois propres.

Au programme, selon une synthèse du courrier international :

  • un moratoire sur les nouvelles concessions de pétrole et de gaz dans les domaines fédéraux
  • le doublement de la production par éoliennes en mer d’ici à 2030
  • plus largement la réduction des énergies fossiles encore très présentes aux Etats-Unis (à 61% ! en France, le choix a été de longue date d’aller sur le Nucléaire et la part des énergies fossiles est assez réduite, mais ces dernières sont justement remplacées peu à peu par les EnR comme nous l’avons déjà évoqué)
  • le gel de décisions de trump, notamment sur le transport d’hydrocarbures
  • etc.

France 24 a publié sur le sujet une synthèse intéressante du reste sur ces objectifs de Biden. La stratégie des Etats-Unis n’étonnera guère, la nation s’est sur ces questions toujours orientée sur une stratégie où ses politiques publiques doivent se concilier avec la croissance, la technologie.

Nous ne rentrerons pas dans le débat sur ce point, mais comme vous le savez ce site part plutôt aussi de ce postulat, non pas pour des raisons de business mais en partant du principe que l’espèce humaine, curieuse de nature, a toujours conçu sa survie et relevé les défis par le progrès technologique et qu’il est plus que délicat de lui demander de changer sa nature.

Un retour en force qui est aussi géopolitique … mais c’est peut-être une bonne chose

D’ores et déjà, Joe Biden a annoncé qu’il va continuer à faire des annonces sur le sujet sans attendre le prochain sommet sur le climat (COP26) qui doit avoir lieu au Royaume-Uni et souhaite organiser une conférence sur le climat le 22 avril prochain. En réalité il y a une volonté aussi d’occuper le terrain par des annonces régulières.

On voit aussi derrière cette démarche un jeu politique complexe, après avoir pris le « lead » de la négation des enjeux climatiques les Etats-Unis sous l’ancien président (vous savez, celui dont on ne doit plus dire le nom …), on sent une certaine volonté non seulement de revenir sur cette stratégie mais aussi de prendre en quelque sorte le « lead » de la lutte contre le climat.

Derrière aussi on assiste a ce mouvement régulier finalement des Etats-Unis à alterner entre le repli (manifeste avec la politique « MAGA ») et l’ouverture au monde et une volonté d’agir sur lui.

Ainsi, il s’agit finalement à la fois d’un signal politique fort à destination de la nation nord-américaine, mais aussi à destination des autres nations. Si on attend avec impatience le prochain film Hollywoodien où le président des Etats-Unis sauve la planète du réchauffement climatique, c’est — blague facile à part — une très bonne chose que les Etats se prennent à ce jeu : les rivalités entre nations peuvent parfois être positives (quand elles portent sur autre chose que le conflit armé ou le dumping économique), comme ce fut le cas pour la conquête spatiale entre les deux blocs qui siècle dernier. Tout comme plus récemment les rivalités sur l’espace on rendu de nouveau les nations (et sociétés privées) inventives sur le secteur spatial, une rivalité sur une économie verte pourrait déboucher a une même stimulation positive.

On verra bien entendu ce qu’il en sera concrètement, mais une chose est certaine ces derniers mois on semble assister à une prise de conscience autour de ces enjeux environnementaux, et ce malgré la crise sanitaire qui a pu aussi occulter ces enjeux.

Reste à transformer ces annonces en actes positifs pour la planète, ce qui reste le plus dur à faire.

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