L’hydrogène énergie du futur ou nuisance environnementale ?

L’hydrogène se trouve en quantité très importante dans l’univers mais … en quantité relativement faible dans son état brut sur notre planète. Elle est présentée comme représentant une énergie formidable, du futur. Pourtant de nombreux détracteurs rappellent que produire de l’Hydrogène aujourd’hui est une grosse source de pollution, qu’en est-il ?

Comme le rappelle le site révolution-énergétique, chaque année ce sont 75 millions de tonnes d’hydrogène qui sont consommées … dont près de la moitié pour traiter le pétrole, près de l’autre moitié pour produire de l’ammoniac. Présenté ainsi … on a vite fait d’enterrer l’hydrogène. Parions déjà que la part employée pour le traitement du pétrole va diminuer au fur et à mesure que nous allons abandonner les énergies fossiles.

Mais l’hydrogène pourrait aussi être l’énergie du futur pour des véhicules terrestres, maritimes et aérien car ses propriétés énergétiques sont importantes. Son usage n’est pas nouveau et si son usage comme énergie a été un peu abandonné au siècle dernier, cette solution a connu un regain d’intérêt au regard des enjeux actuels, de ses propriétés mais aussi de la meilleure maîtrise de son utilisation.

Au-delà de son usage regardons la production en tant que telle. On distingue l’hydrogène gris, bleu, vert, jaune … En fait il ne s’agit pas de la couleur de l’hydrogène mais une référence à la manière de le produire, on distingue ainsi comme « principales couleurs » car il y en a d’autres :

CouleurQuantité produiteProductionImpacts
Gris70% selon futura (90% selon R.E.)*Production à partir des combustibles fossilesEnergivore, rejets élevés en CO2
BleuFaibleProduction à partir des combustibles fossiles, mais avec recapture du CO2 il est dit décarbonatéEnergivore, mais rejets en tout ou partie neutralisés, les impacts restent liés alors en partie à l’origine de l’énergie employée pour produire l’hydrogène (donc même débat que pour les véhicules électriques où leur impact dépend largement de l’origine de l’énergie produite)
Vert-5% vert/jauneProduction par électrolyse de l’eau (on décompose l’eau en oxygène et hydrogène)Très energivore, s’il n’y a pas de rejet lié à la décomposition en elle-même (le processus ne rejetant que les deux gaz) en revanche l’impact dépendra largement de l’origine de l’énergie employée. En principe la référence au vert au sens strict conduit à envisager les EnR.
Jaune-5% vert/jauneProduction par électrolyse de l’eau, avec une énergie à dominante nucléaireS’il n’y a pas de rejet lié à la décomposition en elle-même (le processus ne rejetant que les deux gaz), l’impact sera a priori faible en CO2 (sauf sur l’extraction de la matière fissile, son acheminement …) mais avec la problématique de la ressource et des déchets nucléaires
* les données sont assez variables allant de 70% à 95* selon les sources

Futura-sciences a fait une vidéo qui résume assez bien la situation

On le voit le sujet n’est donc pas aussi simple : il est vrai qu’à ce jour l’hydrogène est une fausse bonne idée si on s’arrête à sa production actuelle source de gaz à effet de serre pour le produire.

Mais on sent que l’hydrogène bleu, vert ou jaune sont sans doute l’avenir à condition qu’on travaille correctement en amont les filières énergétiques : si on s’appuie sur les énergies renouvelables, la solution est conforme a une stratégie durable, si on s’appuie sur le nucléaire on est sur une stratégie conforme à l’urgence climatique mais créé un légitime débat sur la durée à moins d’une grande percée sur le terrain de la fusion nucléaire. L’erreur serait finalement de rester sur la production « à l’ancienne » de l’hydrogène gris.

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