Attention, ceci est un billet d’humeur ! A futur-durable, nous sommes plutôt technophiles et faisons partie de ceux qui pensent que la technologie peut apporter des réponses à la crise environnementale. La science, la technologie permettent de mieux comprendre, modéliser, les aléas climatiques. Les avancées technologiques peuvent nous permettre de vivre mieux et de nous passer éventuellement des hydrocarbures.
Mais il ne faut bien entendu pas faire une confiance aveugle envers les progrès technologiques. Comme l’évoquent Bertrand Piccard, Jean-Marc Jancovici et bien d’autres, pour un futur durable, l’approche du progrès technologique se doit d’être raisonnée.
Hélas toute innovation ne va pas dans ce sens et on l’a vu, la technologie peut aussi avoir des effets pervers (déjà celui de croire qu’elle peut apporter la réponse à tout).
Coup sur coup nous sommes « tombés » sur différentes informations édifiantes. Assister au désastre énergétique et le gaspillage de ressources pour miner de la cryptomonnaie est déjà en soi affligeant (avec ces cartes graphiques remplissant les fermes de minage des cryptomonnaies tandis que les professionnels n’ont pas accès au matériel, le tout avec un impact catastrophique sur le besoin en énergie). Le renouvellement pour « être à la mode » des téléphones portables l’est tout autant (par chance le marché de l’occasion est en plein essor et la prise de conscience aussi).
On connaissait les mouchoirs jetables, les lingettes et tous ces produits à usages uniques. Mais que dire quand on assiste à une tendance du gadget électronique à usage unique ? Pourtant on a vu il y a quelque temps de cela l’émergence de tests de grossesse électroniques à usage unique. Pourtant, en démontant ces tests on se rend vite compte que l’électronique ne sert ici qu’à lire la bandelette comme le ferait un organe encore plus performant : nos yeux. Un gaspillage irresponsable de ressources, au détriment de consommateurs. On n’est pas loin de l’escroquerie comme l’évoque la vidéo ci-dessous.
Mais ce n’est pas un cas isolé. Au plus fort de la crise sanitaire, on a pu voir selon le même procédé apparaitre des tests antigéniques électroniques : même principe, même volonté de « flouer » le consommateur en vendant cher des tests à usage unique qui ne font que lire à la place de nos yeux le résultat (a noter, ces tests ne serviront même pas a un mal voyant puisqu’il fait encore lire le résultat sur un écran LCD qui remplace donc les traits apparaissant sur les bandelettes …). Même gaspillage de ressources.
Alors certes déjà les tests antigéniques « classiques » sont aussi jetables et à usage unique mais au moins limite-t-on le gaspillage en ne rajoutant pas de la matière première inutile.
Début mai, le Monde évoquait les ravages de la cigarette électronique jetable : ces « puffs » ne sont pas rechargeables et passées quelques bouffées se retrouveront donc à la poubelle.
La liste qui précède est sans doute loin d’être exhaustive. A l’heure où une certaine conscience collective se développe sur l’économie des ressources, sur une consommation plus raisonnée on ne peut qu’être étonné de voir apparaître encore ces « mauvaises idées » et ce mauvais usage des matériaux nécessaires à la conception de composants électroniques pour faire du « jetable ».
Début mai, le courrier international relayant une étude britannique rappelait que ce sont pas moins de 57 millions de tonnes d’équipements électroniques qui ont été mis au rebut en 2021. Ces déchets comportent des métaux qui pourraient être réexploités mais la complexité de leur collecte, puis de leur recyclage fait que seuls 20% des déchets électroniques sont recyclés.
Le meilleur déchet demeurant celui qu’on ne produit pas et le meilleur usage des ressources demeurant de les utiliser avec frugalité il y a donc urgence à être plus sélectifs en tant que consommateurs dans nos choix.
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