Reconstruire des haies

Les haies sont des alliées précieuses — bien plus qu’on ne le pense bien souvent — de la biodiversité. Hélas elles ont été souvent arrachées après guerre au même titre que les talus, murets de pierre. Aujourd’hui il n’est pas rare de voir des paysages qui peuvent en hiver ou après les moissons ressembler à de grands déserts stériles avec peu d’habitats pour les espèces.

Comme le relevait actu-environnement en 2020, entre les années 60 et 80 45000 km de haies avaient été arrachés. Depuis la situation s’est relativement stabilisée, mais ce sont donc de grands linéaires qui seraient dans l’absolu à refaire, car ces haies sont l’habitat de nombreuses espèces. Un enjeu consiste dès lors à reconstruire ces espaces pour lutter contre l’effondrement de certaines espèces.

Edifions des murs et des haies

Si ériger des murs comme Donald T. des clôtures est discutable en ce sens que les espaces clôt ne permettent pas le déplacement des espèces (d’où la réalisation de plus en plus de corridors verts pour assurer des continuités, à l’image de ces ponts édifiés au dessus de routes et autoroutes pour permettre aux espèces de traverser) ; il est revanche plus qu’utile d’ériger des murets, talus et haies pour reconstituer ces habitats.

Des acteurs publics, comme des agences de l’eau, des départements, participent ainsi à des projets de revégétalisation d’espaces et la reconstitutions de haies. Des associations comme Prom’Haies en Nouvelle-Aquitaine ou encore la LPO militent et agissent également en ce sens. Nombre de départements ont également fait des guides pédagogiques (Isère) pour inciter à replanter des haies (voir également celui du département du Rhône).Il peut ainsi être utile de se rapprocher de ces associations et organismes publics non seulement pour des aides éventuelles mais aussi pour disposer de conseils pour planter, construire des murets, adaptés aux espèces locales.

Une destruction qui désormais peut coûter cher

Détruire ces espaces est loin d’être un acte anodin et fait l’objet d’une réglementation stricte. La destruction sauvage peut faire l’objet de sanctions, par exemple au titre du code rural (L.121-19 et L.121-23) avec une amende de 3 750 euros. Mais en cas d’atteintes à des espèces protégées on glissera aisément dans le régime du code de l’environnement qui porte diverses sanctions allant de la contravention de 3e à 5e classe (R.415-1 code de l’environnement) à des sanctions pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende (article L.415-3).

Les poursuites peuvent également s’opérer sur le terrain judiciaire. Une commune de Haute-Loire l’a appris à ses dépens récemment. Ainsi, le tribunal judiciaire du Puy-en-Velay a condamné le 5 juillet 2022 une commune pour une destruction de 740 mètres de haies à l’occasion de la création d’une route pour une manifestation temporaire (un concours national de labour). L’infraction pour non-respect de la législation en raison de cette destruction a été constatée par l’Office français de la biodiversité (OFB) et a conduit à la destruction d’habitat de la huppe fasciée (photo) et d’autres espèces. Comme relevé par actu-environnement, le tribunal a condamné la commune, sous 10 mois (avec une astreinte journalière en cas de retard), à planter un linéaire de haies équivalent aux destructions et à reconstruire des murets en pierre sèche, habitat de reptiles et nombreux petits mammifères.


Video bonus d’une huppe fasciée qui tentait de rentrer par effraction chez nous …

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