Brèves de la semaine du 18 mars au 1er avril

Episodiquement, nous vous proposons un passage en revue de l’actualité de l’environnement et des sciences sous forme de brèves qui pourront éventuellement faire l’objet de billets plus détaillés. Sur la dernière quinzaine, on reparle de mars, de l’univers, de baleines et de tardygrades en faisant un détour par la france.

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Il n’y a pas que le CO2 qui contribue au réchauffement climatique (ou la difficulté et les dangers de raisonner avec des oeillères).

Nous serons feignants (les mauvaises langues diront que l’absence même de billets depuis quelque temps relève d’une flemme crasse sans égal) et nous contenterons de nous appuyer sur deux sources qui montrent bien les difficultés consistant à raisonner de manière trop ciblée. Au contraire comme le révèlent les articles qui suivent, il est important d’essayer d’appréhender toutes les interactions et un champ large de données pour essayer de modéliser les effets de telle ou telle substance sur le réchauffement de la planète.

La place de la vapeur d’eau dans le réchauffement climatique, tout est question de point de vue.

Le journal en ligne « The conversation », permet souvent de disposer de travaux pointus mais accessiles (la vulgarisation au sens nombre du terme), en s’appuyant sur des rédacteurs qui ont une réelle connaissance des sujets qu’ils abordent faisant part de leurs recherches. Un article récent a attiré notre attention : « Oui, la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre et a un impact sur le réchauffement climatique »

A tire personnel j’ignorais que la vapeur d’eau avait un impact sur le réchauffement climatique et du coup découvert qu’il est erroné de considérer que les centrales nucléaires n’ont pas d’impact sur ce dernier (même si elle reste négligeable sur les activités dans l’ensemble produisant de la vapeur d’eau. Rappelons aussi que toute activité humaine a un impact environnemental direct ou indirect  — y compris la fabrication des éoliennes ou cellules photovoltaïque ou même d’un vélo).

Ce qui est intéressant c’est que cet article rappelle que si la vapeur d’eau a un impact, les quantités produites sur terre par nos activités sont toutefois négligeables en terme d’impacts comparativement a d’autres activités et a faible altitude. En revanche à haute altitude il en est tout autre et c’est le cas de la vapeur d’eau générée par le traffic aérien entre autres. Mais surtout la vapeur d’eau y compris à basse altitude peut avoir un effet amplificateur en cas de réchauffement global.

Cet article montre bien les limites alors d’un raisonnement trop « en silo ». Prendre isolément certains paramètres peut conduire à des mauvaises analyses : il est important d’essayer d’appréhender les interactions de plusieurs facteurs entre eux pour mieux les comprendre. C’est là aussi toute la difficulté de la modélisation du changement climatique : comment réussir a embrasser toutes les données.

Incidemment, après la lecture de cet article, vous ne regarderez probablement plus la vapeur sortir de votre bouilloire ou de votre casserole de la même manière …

Raisonner en équivalent CO2 plutôt ?

Jamais loin de l’actualité du moment, mais toujours avec assez de recul (grâce en partie à son rythme de publication) pour ne pas tomber dans les travers de l’actualité sensationnaliste instantanée, l’excellent journal « le 1 » a consacré son dernier numéro aux questions climatiques en essayant d’identifier les responsabilités (la part des réelle des pays du nord et occidentaux dans les gaz a effets de serre, les questions de responsabilités et les contentieux en cours, la question de la délocalisation de nos industries, etc.).

Comme toujours avec le 1 on n’est pas dans la culpabilité ni dans une forme de militantisme : en choisissant d’aborder les sujets par plusieurs angles permettant d’avoir des points / contre-points le journal s’assure d’un équilibre toujours appréciable qui aide à réfléchir.

On y trouve notamment un article intéressant mettant en avant les limites de la compensation carbone d’une part et le fait qu’il faudrait raisonner également en prenant en compte non seulement le CO2 mais d’autres activités humaines et rejets et plus raisonner finalement en équivalent CO2. pour prendre en compte là aussi l’ensemble des incidences et ne pas se focaliser sur un seul marqueur.

De même il est rappelé que si l’on raisonne par pays a l’évidence la Chine est un gros producteur de gaz a effets de serre mais que si on raisonne à l’habitant les données se relativisent et des pays comme le Qatar (qui l’eut cru après la coupe du monde !) ou la Nouvelle-Zélande (ce qui semblait moins évident) montent en flèche dans le palmarès !

NB : l’accès à l’article est probablement réservé aux abonnés.

Pour capter le CO2 êtes vous plutôt « roots » ou « techno » ?

On ne vous apprendra rien chers lecteurs, l’enjeu du siècle est — entre autres — de réussir à agir sur nos émissions de CO2. Pour ce faire plusieurs pistes comme nous l’avons déjà évoqué (ici, ou encore ici pour ne citer que quelques billets de ce site).

Camp des « roots » : les arbres et plantes

Un piège a carbone sont on parle souvent — et pour cause il est connu depuis bien des siècles — consiste évidemment à s’appuyer sur les capacités d’absorption des arbres et comme le rappelait sur ce point l’Europe n’est pas en reste. Ainsi cette année les Etats européens se sont engagés à planter 3 milliards d’arbres de plus à l’horizon 2030 pour permettre une réduction de 55% de ses gaz à effet de serre (en prenant comme référentiel l’année 1990. Rappelons au passage que la France par exemple a beaucoup plus d’arbres qu’a la fin du XVIIIème siècle).

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Une baisse des émissions de CO2 en 2019 en France et en Europe … mais un stock dans l’atmosphère sans précédent, explications.

Le ministère de la transition écologique et solidaire a publié le 4 juin dernier, dans son fil d’actualité des chiffres positifs — on en a besoin en cette période — sur les émissions de gaz à effet de serre en France. Mais en parallèle les chiffres au niveau mondial ne sont pas bons malgré des efforts collectifs.

Une légère baisse des rejets en France en 2019, mais une présence de CO2 sans précédents en mai 2020 malgré le COVID-19

Ainsi, le centre interprofessionnel technique d’études (CITEPA) estime que sur 2019 les émissions des gaz à effet de serre de la France seraient de 441 millions de tonnes équivalent CO2, soit un baisse de 1% par rapport à 2018. Plus encourageant encore, la baisse serait sur 8% sur le secteur « ETS » qui comprend l’électricité et l’industrie. Le rapport complet peut être consulté ici. Ces annonces vont dans le sens de l’état des lieux sur la stratégie bas carbone évoquée précédemment sur ce site.

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Agir sur le CO2 commence par comprendre les phénomènes en action.

Le gouvernement annonce un plan massif vers les nouvelles mobilités (rappelons qu’en France, la mobilité représente une grande part de nos rejets de gaz à effet de serre à la différence d’autres pays où la production énergétique représente une part conséquente en fonction de l’origine de la production énergétique). Il s’agit ici autant de s’adapter aux nouvelles mobilités, que de relancer une branche de l’économie par l’investissement, que d’accompagner cette transition énergétique nécessaire.

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Des avancées sur les pièges à Carbone

Alors que nous étions en train de travailler sur un article sur les compensations carbone (article à venir) est tombée une information intéressante sur le site Futura que nous citons souvent (abonnement gratuit) sur les pièges à carbone.

Pièges à carbone ?

Les pièges à carbone sont les techniques consistant à capturer le carbone et donc réduire d’autant sa présence dans l’atmosphère. Un piège a carbone naturel est évidemment l’arbre et ce n’est pas un hasard si les programmes de compensation se basent sur les plantations d’arbre en général. Mais d’autres activités peuvent y contribuer comme l’agriculture.

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20 entreprises émettent un tiers des émissions de CO2 mondiales

C’est le chiffre publié par The Guardian qui a conduit une vaste étude (relayée par Novethic). 35% des émissions mondiales depuis 1965 e, CO2 proviennent de 20 entreprises seulement. Peu de surprises, il s’agit principalement de sociétés liées au pétrole.

On sera au final peu étonné de ces chiffres, mais le plus grave est selon l’étude que ces acteurs ont engagé des campagnes de désinformation sur le dérèglement climatique comme le rappelle Novethic. Total, qui est Environment 17ème place s’en défend toutefois :

Total est pleinement conscient des défis posés par le changement climatique, reconnaît publiquement le lien entre les gaz à effet de serre et le changement climatique depuis plusieurs décennies, et ne s’est jamais engagé dans des « campagnes de désinformation

Total, via The Guardian, traduction Novethic

N’allons pas croire toutefois que ces 20 acteurs sont les seuls coupables des émissions de CO2, comme le rappelle l’étude nous sommes, « consommateurs » en général les plus gros producteurs directs et indirects. Même ces 20 entreprises au final ne doivent leur « succès » dans ce palmarès qu’en raison de nos besoins …